Comment crocheter une serrure ?

Claquer une porte, oublié ses clés dans la maison ou briser sa serrure… ces désagréments peuvent arriver à tout le monde. Résultat : on poireaute devant chez soi sans pouvoir entrer ni forcer la serrure. Certes, il est possible d’appeler un serrurier pour vous dépanner, mais vous avez la possibilité de crocheter vous-même votre serrure. C’est une opération assez simple à mettre en œuvre, mais qui requiert un maximum de patience, de concentration, de luminosité et d’efficacité. Bien entendu, vous devez disposer de certains outils comme un crochet ou un râteau pour exécuter cette tâche. Si vous voulez savoir comment crocheter une serrure convenablement, voici les différentes étapes à respecter ! Ensuite, pour compléter le sujet nous allons explorer en détail les principales pièces d’une serrure et leurs rôles.

Le principe de fonctionnement d’une serrure

Afin de comprendre les techniques de crochetage de serrures, vous devez d’abord connaître comment fonctionne votre serrure. Une serrure fonctionne de la manière suivante :

• Une serrure classique possède plusieurs parties : des goupilles (5 ou 6), un cylindre et l’enveloppe.
• Si la moitié des goupilles de la serrure est passive, l’autre moitié est active.
• Lorsque le cylindre de la serrure est bloqué et ouvert à l’aide d’une clé, les goupilles le maintiennent en état.
• La goupille du bas bloque la clé de la serrure, ce qui vous empêche d’ouvrir votre serrure.
• L’insertion de la bonne clé de serrure permet de pousser les goupilles de manière à les aligner sur le bord du cylindre. De cette façon, les goupilles du bas restent à la bonne place, permettant au cylindre de débloquer et à la serrure de s’ouvrir.

Lorsque vous envisagez de crocheter votre serrure, vous devez donc comprendre que les goupilles doivent chacune s’élever à la bonne hauteur. C’est donc une sorte de simulation de l’insertion d’une bonne clé, permettant de libérer le cylindre et d’ouvrir la serrure.

La préparation au crochetage d’une serrure

Une serrure cassée ne peut être forcée. Il en va de même pour la serrure rouillée, qui est susceptible de se bloquer même si elle est crochetée. L’examen de la serrure est donc indispensable avant de procéder à toute tentative de crochetage de serrure.

Dans le cas d’une serrure rouillée, le crochetage est possible grâce à l’application d’un lubrifiant à l’intérieur de ladite serrure. L’usage d’un dégrippant fonctionne aussi pour débloquer une serrure rouillée.

Ensuite, vous devez vous équiper du bon matériel pour crocheter votre serrure. Il existe des kits de crochetage dignes d’un professionnel, mais accessibles à tous. Ces kits sont composés de crochets, de clés de tension, de matériels de ratissage et d’un lubrifiant spécial. De nombreux magasins de bricolage et d’équipements de serrurerie proposent ce genre de matériels pour crocheter les serrures.

Comme vous vous retrouvez dans une situation d’urgence en cas de porte bloquée, de simples accessoires comme un trombone ou une épingle à cheveux ouvrent aussi les serrures. La possession d’un kit d’ouverture de serrure est légale, mais il arrive que la police vous questionne sur l’usage de ces matériels.

Il convient de bien connaître le nom et l’utilité de chaque outil à l’achat :

• La clé de tension : cet outil en forme L ou Z dotés d’un embout évasé. Il sert à appliquer une tension sur le barillet, la partie tournante d’une serrure ;
• Le crochet : cet outil s’apparente à une sorte de manche métallique à pointe fine et recourbée. Il aide au remplacement des goupilles de la serrure à leurs places respectives.
• Le râteau : doté de plusieurs arêtes, il peut avoir un embout en forme triangulaire ou ronde. Il est inséré en mouvements de va-et-vient à l’intérieur de la serrure en vue de l’ouvrir.

Le crochetage

La lubrification

Si vous n’avez pas utilisé votre serrure depuis longtemps, il se peut que les goupilles de votre serrure soient coincées. Le mécanisme est bloqué à cause de la poussière et des autres saletés incrustées dans votre serrure. Afin de résoudre ce genre de blocage, appliquez du lubrifiant à l’intérieur de votre serrure.

L’ouverture

Appliquez une légère pression sur le barillet à l’aide de la clé à tension. Puis, actionnez une à une chaque goupille. En poussant une goupille, la clé de tension l’empêche de tomber. Veillez à tourner la clé de tension suivant le sens de rotation de la serrure. Pour reconnaître ce sens de rotation, vérifiez de quel côté le barillet tourne.

Les goupilles sont replacées à l’aide du crochet. Procédez avec un geste lent, tout en maintenant la pression sur la serrure. Dès que vous sentez qu’une goupille bouge, sortez le crochet. Appuyez légèrement, puis plus fort, sur les goupilles, de façon à tester leur résistance.

Vérifiez laquelle des goupilles est active au moment où vous insérez le crochet à l’intérieur de la serrure. Continuez de mettre la pression sur le barillet jusqu’à reconnaître une goupille active. Si vous n’appliquez pas suffisamment de tension sur la goupille, cette dernière revient à sa position. Une fois toutes les goupilles placées convenablement, la serrure s’ouvre.

Le ratissage

C’est une technique à part qui permet de crocheter des serrures. Elle consiste à imaginer l’état de la serrure en y insérant une clé de tension. Cette dernière presse le barillet, de façon à détecter la position des goupilles. En appuyant sur le barillet, vous constaterez que chaque goupille revient à sa position initiale.

Le ratissage est une technique de crochetage de serrure couramment adoptée par les serruriers. Il consiste à vérifier si une goupille s’engage ou non à la bonne place en vue de mettre la bonne pression pour ouvrir la serrure. Il est préférable d’utiliser un râteau pour procéder à cette technique au lieu d’un crochet.

Le râteau n’exerce pas de pression jusqu’à l’intérieur de la serrure, mais seulement sur le bout. En même temps, vous insérez le crochet à l’intérieur de la serrure pour vérifier le fonctionnement des goupilles. Vous pouvez ainsi entendre le son des goupilles qui se désengagent et retombent. Terminez l’opération en ratissant à l’intérieur de la serrure, entre les goupilles désengagées. Gardez toujours la pression exercée sur le barillet à l’aide de la clé de tension. Frottez les goupilles désengagées avec le bout du râteau. Si les goupilles ne s’enfoncent toujours pas, recommencez l’opération jusqu’au début. Lorsque les goupilles s’enfoncent, la serrure ne peut que s’ouvrir.

Les différentes pièces d’une serrure : une exploration en détail

Dans notre quotidien, nous utilisons souvent les serrures sans prêter attention à leur mécanisme. Pourtant, il est intéressant et utile de connaître les différentes pièces qui composent une serrure afin de mieux comprendre son fonctionnement et éventuellement résoudre des problèmes mineurs. 

Le cylindre ou canon de serrure : élément essentiel pour la sécurité

Le cylindre, également appelé canon ou barillet, est un élément central dans la composition d’une serrure. Il s’agit de la partie où l’on insère la clé pour verrouiller ou déverrouiller la porte. Le cylindre est constitué de plusieurs éléments internes, dont notamment les goupilles, ressorts et contre-goupilles. Les goupilles et contre-goupilles sont alignées lorsque la clé correspondante est insérée, permettant ainsi le mouvement du rotor et donc l’ouverture ou fermeture de la serrure.

Différents types de cylindres

Il existe différents types de cylindres, adaptés à divers besoins et niveaux de sécurité. Parmi les plus courants, on trouve :

• Le cylindre simple : il ne possède qu’un seul emplacement pour une clé, généralement utilisé pour des portes intérieures.
• Le cylindre double : il dispose de deux emplacements pour clés, permettant d’ouvrir et fermer la serrure des deux côtés. Il est souvent utilisé pour les portes extérieures.
• Le cylindre à bouton : semblable au cylindre double, ce type de cylindre possède un côté avec un bouton qu’il suffit de tourner pour verrouiller ou déverrouiller la porte, sans avoir besoin de clé.

Le pêne : pièce maîtresse du mécanisme de fermeture

Le pêne est la partie mobile de la serrure qui permet de maintenir la porte fermée lorsqu’elle est enclenchée dans la gâche (élément fixe situé sur le cadre de la porte). On distingue deux types principaux de pênes :

Le pêne dormant

Le pêne dormant est une tige solide qui se déplace horizontalement lorsque l’on actionne la clé dans le cylindre. Lorsque la porte est verrouillée, le pêne dormant s’enfonce dans la gâche et empêche ainsi l’ouverture de la porte. Ce type de pêne offre une résistance supérieure contre les tentatives d’effraction.

Le pêne demi-tour

Le pêne demi-tour est une tige mobile qui pivote autour d’un axe vertical lorsque l’on actionne la poignée de la porte. Il permet de maintenir la porte fermée sans la verrouiller, en s’encastrant dans la gâche lorsqu’on ferme la porte. Ce système est généralement utilisé pour les portes intérieures, où un verrouillage complet n’est pas nécessaire.

Le panneton : lien entre clé et cylindre

Le panneton, parfois appelé « tige » ou « broche », est une partie intégrante de la clé qui permet d’actionner le mécanisme de la serrure. Il s’agit de la partie saillante de la clé, généralement rectangulaire, qui se trouve à l’opposé des dents ou crans. Lorsque la clé est insérée dans le cylindre, le panneton vient se loger dans une fente spécifique du rotor (partie mobile du cylindre) et permet ainsi de faire tourner ce dernier pour actionner le pêne.

Les différentes formes de pannetons

Il existe plusieurs formes de pannetons, correspondant à divers types de serrures :

• Le panneton simple : il est de forme rectangulaire et convient aux serrures standard.
• Le panneton cruciforme : il possède quatre côtés avec des rainures, pour une meilleure résistance à l’effraction.
• Le panneton radiale : il présente des gorges sur toute la circonférence du panneton, offrant une sécurité renforcée contre le crochetage.

La gâche : élément fixe complétant le mécanisme de fermeture

La gâche est une pièce métallique fixée sur le cadre de la porte, dans laquelle vient s’encastrer le pêne lorsque la serrure est actionnée. Elle assure ainsi un maintien solide et sécurisé de la porte lorsqu’elle est fermée. La gâche peut être équipée de renforts ou de dispositifs supplémentaires pour augmenter la résistance aux tentatives d’effraction.

Divers types de gâches

Selon le type de serrure et de porte utilisés, il existe plusieurs sortes de gâches :

• La gâche plate : elle convient aux portes à recouvrement (portes qui se ferment en recouvrant le bâti).
• La gâche réversible : elle peut être montée aussi bien à gauche qu’à droite, ce qui permet une installation flexible selon les besoins.
• La gâche électrique : elle s’ouvre automatiquement grâce à une impulsion électrique, souvent utilisée pour les systèmes de contrôle d’accès.

En somme, connaître les différentes pièces composant une serrure offre une meilleure compréhension du mécanisme et des solutions de sécurité adaptées à chaque situation. Le cylindre, le pêne, le panneton et la gâche sont autant d’éléments essentiels pour assurer un verrouillage efficace et protéger vos biens et votre intimité.